Version du 9 janvier 2017
Psychiatre pour enfants et adolescents, Kerstin von Plessen s’intéresse aux fondements neurobiologiques des maladies mentales, dans une optique de prévention et d’intervention précoce. Elle est devenue professeure ordinaire à la FBM le 1er novembre 2017, prenant également la direction du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA) du CHUV un mois plus tard.
Identifier des biomarqueurs, des facteurs de risque génétiques, des indicateurs endophénotypiques pour les maladies mentales, à un stade précoce du développement du cerveau: tel est l’objectif de Kerstin von Plessen, dont les recherches se focalisent sur les fondements neurobiologiques de maladies comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Identifier des patients à risque va permettre un diagnostic et une prise en charge rapide, souvent essentielle. «Notre but est de mettre le doigt sur des problèmes qui ne sont pas encore des maladies, note la professeure. Relevons que certains d’entre eux peuvent disparaître avec le temps: cela nous permet aussi de tester nos concepts de résilience.»
L’étude de ces facteurs, qui facilitent la récupération, la compensation et la plasticité, constitue un autre axe de recherche. Par exemple, pourquoi certains enfants atteints du syndrome Gilles de la Tourette parviennent-ils à contrôler, à supprimer leurs tics? Quels sont les mécanismes de cette auto-régulation, inconsciente, des impulsions? Comment cela affecte-t-il le cerveau dans son développement? Comment en tirer parti à des fins thérapeutiques? Autant de questions que se pose la pédopsychiatre.
Formée à l’école scandinave – elle a effectué sa spécialisation en pédopsychiatrie et sa formation en psychothérapie en Norvège et a enseigné à l’Université de Copenhague -, Kerstin von Plessen défend une vision de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent orientée vers les soins ambulatoires, proche de la vision vaudoise. La proximité est importante pour la prise en charge des patients, mais aussi pour l’accompagnement de la famille. «Il faut aider les enfants ou les adolescents à avoir le sentiment qu’ils gèrent leur vie», ajoute la Professeure. Néanmoins, alors que la prise en charge ambulatoire est adaptée à la plupart des enfants et familles vaudoises, la pédopsychiatrie universitaire du canton a un besoin urgent de renforcer ses ressources hospitalières, pour se situer au niveau d’autres services nationaux et internationaux.
Nouvelle cheffe de service du SUPEA, Kerstin von Plessen se réjouit de mener cette tâche importante et, sur un plan académique, de travailler dans un environnement particulièrement vivifiant, au sein de la FBM et en collaboration avec les autres facultés.
1967 | Naissance à Münich |
1987-1993 | Etudes de médecine à l’Université de Witten-Herdecke, Allemagne |
1996-2001 | Spécialisation en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l’hôpital Haukeland de l'Université de Bergen, Norvège |
1997-2000 | Formation en psychothérapie, Université de Bergen, Norvège |
2001-2006 | PhD à l’Université de Bergen, Norvège |
2003 | Séjour de recherche au Columbia College of Physicians & Surgeons et au New York State Psychiatric Institute («Brain Imaging Laboratory») |
2006-2010 | Médecin cadre à l’Hôpital universitaire de Haukeland et professeure assistante, Université de Bergen |
2011-2017 | Professeure ordinaire à l’Université de Copenhague; médecin-cheffe (unité des troubles du comportement alimentaire et unité de recherche), membre du comité directeur clinique, Service universitaire de l’enfant et de l’adolescent, Département de psychiatrie (Bispebjerg) Copenhague, Danemark |
dès 2017 | Professeure ordinaire de l’UNIL, cheffe de service du SUPEA |
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