Version du 26 avril 2021
Spécialiste en imagerie oncologique et digestive, Clarisse Dromain a été nommée professeure ordinaire de l’UNIL le 1er avril 2020. Elle est médecin cheffe au Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle du CHUV.
Après des études de médecine à Paris, Clarisse Dromain débute son clinicat à l’Institut Gustave Roussy, premier centre européen contre le cancer. Elle y restera 18 ans et prendra la tête, en 2015, de son Département d’imagerie médicale. Elle rejoint le CHUV en 2016, comme médecin adjointe du Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle; elle devient professeure ordinaire de l’UNIL le 1er avril 2020.
Son passage à Gustave Roussy l’oriente naturellement vers l’imagerie du cancer, surspécialité radiologique dont elle a participé à la création en France il y a 15 ans; elle devenue depuis une «spécialité à part entière» dans une discipline, l’imagerie, qui a tendance à s’organiser par organe. «Il y a des problématiques communes à différents cancers, ce qui fait de l’imagerie oncologique une spécialité très transversale, et par essence multidisciplinaire», explique la professeure.
Dans ses recherches, Clarisse Dromain creuse deux sillons en particulier: l’imagerie oncologique digestive, se concentrant sur les tumeurs neuroendocrines et l’imagerie péritonéale, et l’imagerie sénologique. Dans ce dernier domaine, elle est une pionnière de l’angio-mammographie, un examen mammographique avec injection de produit de contraste.
A son arrivée au CHUV, alors que le cancer est devenu un axe prioritaire de développement à Lausanne, elle apporte notamment son expertise dans le domaine de l’évaluation des traitements anti-cancéreux, dont ceux issus de l’immunothérapie. Et continue ses travaux dans le domaine de l’imagerie oncologique digestive, s’appuyant notamment sur l’expertise lausannoise en matière de chirurgie péritonéale, en particulier dans le domaine de la chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) et de la chimiothérapie intrapéritonéale vaporisée (PIPAC).
Elle élargit également son champ de recherche l’imagerie de la tumeur œsophagienne. «Il y a toujours un socle clinique à nos recherches, nous partons toujours des questions des cliniciens. En somme, nous agissons un peu comme des consultants, aussi bien pour le diagnostic, le pronostic, l’évaluation des traitements, etc.».
Dans une discipline qui évolue très vite, le rôle du spécialiste de l’imagerie au sein d’un CHU est aussi de mettre en place les innovations, de diffuser les savoirs et les bonnes pratiques, en pré-grade comme en postgrade. «Quand j’ai commencé il y a un 20 ans, le PET-scan n’existait pas, et pourtant je ne suis pas un dinosaure!» On parle aujourd’hui beaucoup de médecine personnalisée, d’intelligence artificielle, de deep learning: «Il y a pas mal de fantasme, certains étudiants craignent que les machines ne remplacent les radiologues: je pense au contraire que notre métier va devenir de plus en plus passionnant et indispensable, d’autant que les machines prendront en charge les taches les plus fastidieuses.»
1986-1992 | Études de médecine à l’Université Paris VI |
1994-1995 | Certificat d’anatomie et Certificat de biophysique, Université Paris VI |
1996 | DEA en traitement du signal et imagerie appliquée, Université Paris VI |
1998 | M.D., Université Paris VI |
2008-2016 | Direction du Service d’imagerie diagnostique, Institut Gustave Roussy, Grand Paris |
2015 | PhD, discipline physique, Université Paris-Sud |
2015-2016 | Direction du Département d’imagerie médicale, Institut Gustave Roussy, Grand Paris |
dès 2016 | Médecin adjointe du Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle du CHUV |
2016-2020 | Privat-docent, puis dès 2018 professeure associée de l’UNIL |
dès 2020 | Médecin cheffe et professeure ordinaire de l’UNIL |
Les liens:
Page Unisciences
Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle
Questionnaire de Proust
Leçon inaugurale (membres classCHUV uniquement)