Version du 3 juin 2021
Formé en Allemagne à Lübeck, Thorsten Krueger arrive au CHUV en 1999, après une étape bernoise. Dès le départ, il met l’innovation au cœur de sa démarche de clinicien et pose la première pierre d’un laboratoire de recherche expérimentale en chirurgie thoracique. «Avec des thèmes de recherche toujours proches de nos questions cliniques», souligne le professeur.
Il réalise sa thèse sur la thérapie photodynamique (PDT) du mésothéliome, le cancer de la plèvre. Puis, toujours en oncologie, travaille sur la perfusion cytostatique isolée du poumon, consistant à envoyer de très fortes doses de chimiothérapie directement dans le poumon afin de traiter les métastases. Il développe également des techniques de microscopie intravitale permettant d’étudier les phénomènes tumoraux in vivo, et notamment d’observer la néoangiogenèse.
Il devient en 2012 répondant chirurgical du programme de transplantation pulmonaire Vaud-Genève – un des deux sites effectuant cette intervention en Suisse -, et commence à travailler sur la perfusion ex-vivo du poumon, adaptant un modèle importé du Toronto General Hospital. Cette technique consiste à perfuser et ventiler le poumon prélevé chez un donneur, autrement dit à le rendre métaboliquement actif, et permet ainsi d’évaluer la qualité du greffon et de le préparer pour l’implantation. «Ces tests sont effectués sinon directement chez le donneur en mort cérébrale, dans des conditions cela va sans dire difficiles», explique Thorsten Krueger.
Cette technique de perfusion ex-vivo, encore expérimentale, pourrait aussi permettre de diminuer les risques liés à l’ischémie froide - période de conservation à 4°C en attendant l’attribution à un receveur compatible – et à la reperfusion au moment de la transplantation (ischémie reperfusion). Dans l’idée d’intercaler cette étape dans les procédures de transplantation pulmonaire, le professeur Krueger a mis sur pied une plateforme de recherche avec le professeur Lucas Liaudet, projet soutenu par le FNS.
Au niveau de la clinique, Thorsten Krueger a été l’instigateur de l’introduction systématique, dès 2011, de la chirurgie minimale invasive pour les cancers de stade précoce. Aujourd’hui, 70% des opérations au CHUV sont effectuées selon cette procédure, ce qui permet notamment de diminuer les complications et de raccourcir le temps de séjour.
Outre l’innovation au service de l’amélioration des soins, Thorsten Krueger insiste sur l’importance de la relève, et donc de la transmission des connaissances, dans son rôle de médecin chef au Service de chirurgie thoracique. «C’est un métier exigeant, qui peut en décourager certains, mais c’est aussi un domaine très dynamique. Et le chirurgien thoracique ne travaille jamais seul, mais toujours dans le cadre d’une approche multidisciplinaire avec les pneumologues, les oncologues, les radiothérapeutes ou les immunologues, ce qui est très stimulant.»
1969 | Naissance en Allemagne |
1997 | Diplôme de médecin de l’Université de Lübeck |
1997-1999 | Assistanat en chirurgie cardio-vasculaire et thoracique à l’Inselspital, Berne |
1999-2001 | Research fellowship dans l’unité de recherche de chirurgie thoracique du CHUV |
2001-2006 | Formation en chirurgie générale au CHUV et à Morges |
2003 | Thèse de médecine |
2006 | Chef de clinique dans le Service de chirurgie thoracique et vasculaire du CHUV |
2011 | Titres de spécialiste en chirurgie générale et en chirurgie thoracique |
2012 | Médecin associé et répondant chirurgical du programme de transplantation pulmonaire Vaud-Genève |
2013-2014 | Clinical fellowship en transplantation pulmonaire au Toronto General Hospital |
2015 | Privat-docent et MER de l’UNIL |
2017 | Professeur associé de l’UNIL et médecin adjoint |
dès 2018 | Professeur ordinaire de l’UNIL et médecin chef au Service de chirurgie thoracique du CHUV |
dès 2019 | Chef de service du Service de chirurgie thoracique du CHUV |