Version du 11 septembre 2017, mise à jour le 22 mai 2024
Fasciné par la plasticité du cerveau, Nicolas Toni s’est spécialisé dans l’étude de la neurogenèse adulte découverte peu avant son séjour postdoctoral au Salk Institute à San Diego. Après un riche parcours en neurosciences fondamentales, le biologiste a été nommé professeur associé au Centre de neurosciences psychiatrique (CNP) CHUV-UNIL au 1er août 2017.
C’est en observant l’hippocampe des rongeurs que Nicolas Toni cherche à comprendre pourquoi et comment le cerveau s’organise pour modifier sa structure et son fonctionnement et faire preuve d’adaptabilité. Après un doctorat consacré à la plasticité synaptique, il rejoint, à San Diego, le premier laboratoire à avoir mis en évidence la neurogenèse adulte, soit la capacité qu’ont certaines zones du cerveau – dont l’hippocampe – de créer de nouveaux neurones de manière continue. Cette découverte majeure l’engage dans une ligne de recherche qu’il ne quittera plus.
Au cœur des travaux du neurobiologiste se trouvent les mécanismes de régulation de la neurogenèse impliqués dans l’apprentissage, la mémorisation et le contrôle de l’humeur. Avec l’espoir qu’en renforçant ces mécanismes, on puisse traiter différentes pathologies, comme la dépression et la maladie d’Alzheimer. En associant des techniques de transfert de gènes médié par des virus à l’imagerie des cellules vivantes et à la microscopie confocale et électronique, Nicolas Toni a contribué à démontrer comment les neurones de l’hippocampe nés chez l’adulte sont fonctionnellement et structurellement intégrés dans les réseaux neuronaux existants. En combinant ces résultats avec des approches comportementales, il a pu mettre en évidence qu’un renforcement de la neurogenèse adulte (par l’alimentation, l’exercice physique, etc.) augmente significativement les performances d’apprentissage chez des souris malades. Ses travaux ont par ailleurs permis de souligner combien les mécanismes de la neurogenèse adulte sont sensibles à différentes insultes environnementales (traumatisme, irradiations, abus de substances, troubles du sommeil, etc.).
Parallèlement, Nicolas Toni est engagé avec la Pre Kim Do et Marie-Gabrielle Zurich sur un projet interdisciplinaire de la FBM utilisant la technologie des cellules IPS pour l’étude in vitro de la schizophrénie. L’intérêt est ici d’associer étroitement le profil clinique des patient·e·s à l’étude de «leurs» neurones redifférenciés à partir de simples biopsies de peau. Une démarche qui ouvre des pistes exigeantes mais prometteuses vers une meilleure compréhension de cette pathologie.
Dans le cadre de sa position au Centre de neurosciences psychiatriques, le biologiste a développé un axe de recherche translationnel visant à identifier le rôle de la neurogenèse adulte dans le développement de la dépression.
1970 | Naissance à Sierre, de nationalités suisse, italienne et belge |
1994 | Master en biologie à l’Université de Genève |
2000 | Doctorat (PhD) à l’Université de Genève sur les modifications morphologiques associées à la plasticité synaptique |
2001-2007 | Au bénéfice d’une bourse de jeune chercheur du FNS, d’un Fellowship Human Frontier puis d’une bourse de chercheur avancé du FNS, séjour postdoctoral au Salk Institute à San Diego |
2007-2009 | Recherche préclinique sur la maladie d’Alzheimer dans le secteur privé: Hoffmann-La-Roche, Bâle, puis AC Immune au Parc scientifique d’Ecublens |
2010 | Professeur boursier du FNS, il rejoint le DBCM, aujourd’hui Département des neurosciences fondamentales, où il est nommé professeur assistant |
dès 2017 | Professeur associé de l’UNIL au CNP CHUV-UNIL |
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