Version du 30 octobre 2018, mise à jour le 29 avril 2021
Figure lausannoise de la biologie végétale, Niko Geldner est un spécialiste des racines, plus spécifiquement de l’endoderme et de ses cadres de Caspary, mêlant des approches de génétique, de biologie moléculaire et d’imagerie. Il est devenu professeur ordinaire de l’UNIL, au Département de biologie moléculaire végétale (DBMV) de la FBM, le 1er août 2018.
Très tôt, dès ses études de biologie à Mayence, Niko Geldner se passionne pour les plantes. Il part pour Tübingen, où œuvre Gerd Jürgens, un des pères fondateurs de la recherche sur l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana), le modèle expérimental par excellence en biologie moléculaire végétale. Son laboratoire est le «centre névralgique» dans ce domaine en Europe et Niko Geldner, arrivé «au bon endroit, au bon moment», participe à l’élan.
Après avoir travaillé sur l’embryogénèse de la plante à Tübingen, il s’envole pour la Californie et le Salk Institute, à La Jolla. Une autre «place to be», où il apprend beaucoup, se confronte à d’autres idées, à d’autres talents. Il y développe notamment des modèles transgéniques d’arabette des dames dotés de marqueurs colorés, aujourd’hui utilisés dans de nombreux laboratoires à travers le monde.
De retour en Europe en 2007, à Lausanne, Niko Geldner veut faire quelque chose de nouveau. Il souhaite étudier l’endoderme, la couche cellulaire entourant la «veine» centrale de la racine, qui comprend les cadres de Caspary: étanches, ces derniers font office de filtre, laissant passer les nutriments et bloquant les agents pathogènes, les métaux lourds, etc. «On les connaît depuis 150 ans, on les potasse en cours, tout le monde s’accorde sur leur importance, et pourtant personne ne s’y était intéressé du point de vue moléculaire et génétique», s’étonne Niko Geldner.
Avec le soutien de l’UNIL et du Conseil européen de la recherche (ERC), il se lance sur le sujet, combinant des approches de biologie moléculaire, de génétique et d’imagerie. Grâce au criblage génétique, il cherche les gènes responsables de la formation des cadres de Caspary et identifie – une première ! - des mutants où les cadres sont cassés – des mutants baptisés malicieusement mutants «Schengen», la barrière étant rompue... Les recherches du groupe Geldner ont permis de lever en partie le voile sur le fonctionnement et la formation des cadres de Caspary. Montrant notamment que l’endoderme était beaucoup plus «plastique» qu’on ne le pensait: «Finalement, les plantes ont le même problème que les sociétés, elles doivent faire un arbitrage constant entre échange et protection», s’amuse le professeur. Et si ses recherches sont très fondamentales, il garde toujours à l’esprit des applications potentielles: «Dans une perspective darwinienne, comprendre Arabidopsis, cela signifie être en mesure de transférer relativement vite ces connaissances à d’autres plantes, comme le blé ou le riz, qui sont capitales pour nos sociétés».
1972 | Naissance en Allemagne |
1995 | Études de biologie (Vordiplom) à l’Université de Mayence (Allemagne) |
1996 | Maîtrise en biologie cellulaire et physiologie à l’Université de Bordeaux (France) |
1998 | Master en biologie (Diplombiologie) à l’Université de Tübingen (Allemagne) |
2003 | PhD, thèse sur le rôle du gène GNOM d’Arabidopsis thaliana dans le transport de l’auxine et l’embryogénèse de la plante, Université de Tübingen |
2004-2007 | Séjour postdoctoral au Salk Institute, La Jolla, Californie (États-Unis) |
2007 | Bénéficiaire d’un «ERC Starting Grant» du Conseil européen de la recherche |
2007-2012 | Professeur assistant, Département de biologie moléculaire végétale (DBMV), UNIL |
2012-2018 | Professeur associé, DBMV, UNIL |
2013 | Bénéficiaire d’un «ERC Consolidator Grant» |
dès 2018 | Professeur ordinaire, DBMV, UNIL |
2021 | Bénéficiaire d’un «ERC Advanced Grant» |
15 janvier 2025
Les promesses de la cryomicroscopie pour la sécurité alimentaire
26 janvier 2022
Niko Geldner élu «AAAS Fellow». Une première à l’UNIL!
6 février 2020
Les plantes et leur microbiote: entre guerre et paix
15 mars 2018
Plantes: le périlleux équilibre entre protection et échange