Version du 26 août 2016
Responsable de l’Unité des isolements de médecine au sein du Service des maladies infectieuses du CHUV, Pierre-Yves Bochud a développé une ligne de recherche dans le domaine de l’immunogénétique de l’infection. Ses travaux ont permis de mieux décrire le risque d’un patient face à certains pathogènes et de mieux anticiper le pronostic de certaines infections. Le médecin a été promu professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL dès le 1er août 2016.
Pourquoi sommes-nous inégaux face à la maladie ? Peut-on prévoir qui sera épargné ? La découverte des liens entre hérédité et défenses naturelles1 est en train de changer considérablement la manière dont la médecine est pratiquée. Pierre-Yves Bochud est un leader dans ce domaine en plein essor. Responsable de l’Unité d’isolement qui prend en charge des patients onco-hématologiques fortement immunocompromis (à cause d’une chimiothérapie ou d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques), le médecin nourrit son programme de recherche à partir de sa pratique quotidienne. Dès 2007, il a démontré l’intérêt d’une approche prédictive et préventive en immunologie de l’infection. Ses travaux ont contribué au concept de stratification du risque basé sur le profil génétique chez des patients à risque de développer des infections sévères comme l’aspergillose pulmonaire invasive (champignon) ou la maladie à cytomégalovirus (CMV). Cette approche a pour but de mieux cibler l’utilisation préventive des agents antimicrobiens, en réservant la prophylaxie à des individus qui sont le plus à risque, tout en évitant l’usage de ces substances souvent coûteuses, parfois toxiques et potentiellement génératrices de résistances, chez les patients qui sont à moindre risque.
En parallèle, Pierre-Yves Bochud s’est penché sur la capacité de l’organisme – doté d’une immunité normale – à se défendre contre le virus de l’hépatite C. En combinant des études d’association génétiques et des expériences in vitro, le scientifique a contribué à localiser les polymorphismes qui expliquent la difficulté de certains individus à éliminer ce virus et à comprendre les mécanismes par lesquels ils influencent la réponse antivirale. L’approche développée par le médecin lausannois pourra également être utilisée pour d’autres maladies, tout en faisant progresser la recherche fondamentale. L’identification de polymorphismes qui influencent la fonction d’autres gènes de l’immunité permettra de localiser de nouvelles cibles thérapeutiques.
Très impliqué dans des réseaux scientifiques comme le Fungal Infections Network of Switzerland (FUNGINOS) et dans plusieurs études suisses de cohorte (transplantation, hépatite C et VIH), Pierre-Yves Bochud a mis en place au CHUV un registre et une biobanque spécialisée. Ce registre constituera un outil essentiel pour réaliser des recherches dans la prévention et le diagnostic des infections à l’aide des techniques d’investigation les plus récentes.
1968 | Naissance à Fribourg |
1994 | Diplôme de médecin et thèse MD (Prix de Faculté), UNIL |
2001-2008 | Postdoctorant, puis senior research scientist, Institute for Systems Biology, Seattle, USA |
2002 | Spécialisation en médecine interne |
2003 | Spécialisation en infectiologie |
2006-2012 | Chercheur affilié, Fred Hutchinson Cancer Center, Seattle, USA |
2008 | Bourse Leenaards pour la relève académique et Prix Leenaards |
dès 2008 | Médecin associé, puis médecin adjoint au Service des maladies infectieuses du CHUV |
2010-2016 | Privat-docent et maître d’enseignement et de recherche (type 1), FBM, UNIL |
2013 | Prix Leenaards |
dès 2014 | Responsable de l’Unité des isolements de médecine du CHUV |
dès 2016 | Professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine, UNIL |
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