Valérie d'Acremont

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Version du 18 janvier 2023, mise à jour le 2 décembre 2024

Valérie D’Acremont, professeure ordinaire

Médecin et épidémiologiste, spécialiste en infectiologie et médecine tropicale, Valérie D’Acremont est responsable du secteur Santé globale et environnementale au Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté). Elle est également scientifique invitée à l’Institut tropical et de santé publique suisse à Bâle et a travaillé à l’OMS. Elle dirige des projets de recherche visant à améliorer la prise en charge des patient·es vivant dans des pays à ressources limitées ou venant en Europe depuis les tropiques en utilisant des algorithmes d’aide à la décision clinique, tout en évaluant l’impact sur les soins des risques systémiques, tels que la résistance aux antibiotiques, le changement climatique et la perte de biodiversité, ou la pénurie d’électricité et de soignant·es. Au 1er novembre 2022, elle a été nommée professeure ordinaire de l’Université de Lausanne.

Alors jeune cheffe de clinique à la PMU (devenue Unisanté en 2019), Valérie D’Acremont développe des recommandations de pratiques cliniques pour la prise en charge des patient·es fébriles au retour d’un voyage sous les tropiques et les transforme en un algorithme interactif sur internet. En Tanzanie, où elle réside durant trois ans, elle implémente en phase pilote des tests rapides pour la malaria permettant de réduire drastiquement l’administration inappropriée d’antipaludiques. Pour éviter la sur-prescription d’antibiotiques chez les patient·es négatifs pour la malaria, elle lance une vaste étude sur les causes des épisodes de fièvre, menée dans un premier temps chez les enfants puis élargie aux adultes. Les résultats de cette étude, publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine, valent à l’infectiologue le Prix Pfizer en 2015.

Ces résultats amènent Valérie D’Acremont à développer une «tablette magique» (algorithme électronique) qui permet aux clinicien·nes  guidé·es pendant leur consultation ambulatoire  de prendre les bonnes décisions. Cet outil se révèle extrêmement efficace car il diminue drastiquement la prescription d’antibiotiques tout en permettant une guérison plus rapide des patient·es. Et c’est dans cette orientation que la médecin poursuit ses recherches avec deux objectifs principaux: améliorer les compétences cliniques des soignant·es qui utilisent ces algorithmes; et créer des tableaux de bord basés sur les vastes bases de données cliniques et microbiologiques générées à partir des tablettes, pour permettre aux gouvernements d’effectuer une surveillance précise et en temps réel des maladies, afin d’agir rapidement et efficacement en cas de flambée épidémique.

Aujourd’hui responsable du secteur Santé globale et environnementale au Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté), Valérie D’Acremont y supervise avec ses collègues les consultations précédant un voyage ou en cas de maladie au retour des tropiques. Elle met ses compétences de spécialiste au service d’une médecine générale à la fois nourrie des développements récents de la technologie et proche des réalités du terrain. Son approche, très evidence based, s’adresse à des médecins peu formés aux maladies tropicales et promeut la délégation de compétence aux infirmièr·es et autres soignant·es. Elle développe des stratégies de dépistage communautaire, comme celle des Latino-américain·es souffrant de la maladie de Chagas ou dans le contexte du COVID. Après avoir travaillé à l’OMS sur les recommandations pour le diagnostic des états fébriles, y compris la malaria, elle apporte un support technique à des ONG actives dans plusieurs pays d’Afrique pour implémenter ces algorithmes électroniques à large échelle.

Préoccupée par l’impact des enjeux systémiques mondiaux, en particulier le dérèglement climatique ou la pénurie de ressources, sur la santé de la population et les secteurs des soins, elle évalue en collaboration avec des ingénieur·es et sociologues de nouvelles stratégies pour s’adapter à ces nouveaux aléas et rendre nos systèmes de santé plus robustes. Elle enseigne en pré- et post-gradué ces réflexions et nouvelles approches pour transformer nos systèmes en profondeur.

Soucieuse de transmettre son expérience à la jeune génération, elle pratique une pédagogie interactive d’une médecine moderne et humaniste qui décharge les médecins de la dimension probabiliste du diagnostic pour mieux les laisser se consacrer à l’art de la consultation et à la prévention. Son implication pour la promotion des carrières féminines et, plus encore, sa personnalité engagée et ouverte au dialogue interprofessionnel en font un véritable role model pour les médecins de demain.

 

Bio express

1971 Naissance à Nantes d’un père français et d’une mère néerlandaise
1989 Baccalauréat maths-physique au Gymnase du Bugnon
1995 Diplôme de médecin de l’UNIL; assistanats en médecine interne et chirurgie à St-Loup, en médecine générale puis des voyages à la PMU et en maladies infectieuses au CHUV
2003 Doctorat en médecine (MD); elle est nommée cheffe de clinique à la PMU
2004-2005 Responsable ad interim du système de santé pour les requérant·es d’asile dans le Canton de Vaud
2006 Master in International Health dans différentes universités en Europe; titre de spécialiste en maladies infectieuses; chercheuse et épidémiologiste au SwissTPH-Swiss Tropical and Public Health Institute, à Bâle
2006-2009 Séjour de recherche clinique en Tanzanie
2009 Titre de spécialiste en médecine tropicale et des voyages
2010 Doctorat (PhD) «Malaria diagnosis in Tanzania»; cheffe de groupe de recherche au SwissTPH à Bâle; médecin associée à la PMU; responsable adjointe du Centre de vaccination et médecine des voyages
2010-2013 Engagée (temps partiel) à l’OMS comme experte malaria et autres maladies fébriles
2011-2017 Privat docent et maître d'enseignement et de recherche à Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’UNIL
2014 Médecin adjointe à la PMU; Prix d'excellence de la FBM en recherche clinique
2015 Prix Pfizer pour sa publication dans le New England Journal of Medecine
2017-2022 Professeure associée à la FBM
dès 2022 Professeure ordinaire à la FBM et médecin cheffe responsable du secteur Santé globale et environnementale à Unisanté

Le/la professeur·e reste responsable des informations contenues sur cette page.

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