Fernanda Herrera

© Jeanne Martel | CHUV 2024

Version du 12 août 2024

Fernanda Herrera, professeure ordinaire

depuis le 1^er août 2024 - Service de radio-oncologie du CHUV

Radio-oncologue, spécialiste des cancers gynécologiques et génito-urinaires, Fernanda Herrera a été nommée professeur ordinaire à l'UNIL et médecin cheffe du Service de radio-oncologie du CHUV dès le 1er août 2024.

Née en Argentine en 1975 et naturalisée suisse en 2017, elle a fait ses études de médecine à l'Université nationale de Cordoba, où elle a obtenu son diplôme en 1999. Après une spécialisation en radio-oncologie à l'Université de Buenos Aires en 2005, elle s'est rendue au Canada, au prestigieux hôpital Princess Margaret de Toronto, pour un séjour de deux ans comme clinical-research fellow. Là, elle a acquis une expertise dans les cancers gynécologiques et génito-urinaires et s'est intéressée à la recherche clinique en phases précoces (phase I trials), ainsi qu'aux études du microenvironnement tumoral et aux effets indésirables de la radiothérapie sur l'intestin des souris irradiées.

Arrivée en Suisse en 2007, elle a rejoint le Service de radio-oncologie de l'Istituto Oncologico della Svizzera Italiana (IOSI) puis le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) en 2010. Elle obtient le titre de spécialiste FMH en radio-oncologie en 2011. Nommée chef de clinique au CHUV en 2012 et médecin cadre en 2018, elle met ses vastes compétences cliniques au service des patient⸱e⸱s atteint⸱e⸱s de cancers gynécologiques et génito-urinaires. Elle est également responsable de l'unité de curiethérapie du CHUV depuis 2013.

Passionnée par l'apprentissage et la compréhension approfondie du fonctionnement du système immunitaire et de la manière dont les tumeurs lui échappent, elle poursuit en 2014 un doctorat en immunologie à l'Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer à Lausanne. Durant ses études doctorales, elle explore l'irradiation à faible dose (doses inférieures au seuil induisant des dommages significatifs à l'ADN, <1 Gy) dans des modèles pré-cliniques de cancer de l'ovaire, avec l'objectif d’améliorer les résultats de l'immunothérapie (CA Journal, Cancer Discovery, Lancet Oncology, Trends in Immunology, Journal of Immunotherapy of Cancer). De manière remarquable, ces faibles doses, combinées à une immunothérapie personnalisée, ont transformé des tumeurs "froides" (non infiltrées par des lymphocytes) en tumeurs "chaudes-enflammées", qui ont répondu favorablement aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaire. Ce travail a conduit à une première étude clinique de phase I chez l'humain, démontrant le potentiel de cette nouvelle thérapie pour activer les lymphocytes T cytotoxiques dans les zones irradiées à faible dose.

Ses travaux originaux sont régulièrement publiés dans des revues scientifiques de haut niveau et lui ont valu d'importantes subventions, notamment de la Prostate Cancer Foundation, de la Fondazione San Salvatore et de la Loterie Romande.

Ses compétences cliniques sont reconnues au niveau international, notamment par l'Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC). En effet, elle a été nommée présidente du Groupe des cancers gynécologiques de 2020 à 2023. Reconnue comme un pilier au sein du groupe, elle a d'abord occupé le poste de secrétaire scientifique de 2015 à 2020, puis celui de présidente (2020-2023) et actuellement celui de trésorière. Ces distinctions témoignent de son engagement et de son leadership dans le domaine des cancers gynécologiques.

Son prochain objectif est de mettre en œuvre la thérapie par radiation FLASH pour les patient⸱e⸱s. Cette approche innovante offre des avantages significatifs, notamment des effets de préservation des tissus et des durées de traitement plus courtes par rapport à la radiothérapie conventionnelle. Elle est la co-directrice du projet Deep Electron FLASH Therapy (DEFT), un groupe de pointe réunissant des chercheurs de l'Institut de radiophysique (IRA) du CHUV, du Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) et un partenaire commercial, le groupe THERYQ PMB Alcen, pour accélérer la translation clinique de la radiation FLASH. Ce projet, soutenu par une subvention de la Fondation Biltema, vise à construire la première machine FLASH capable d'irradier des tumeurs profondes, bénéficiant potentiellement à de nombreux⸱ses patient⸱e⸱s.

Le laboratoire du Professeur Herrera est étroitement intégré au groupe DEFT, investiguant les paramètres physiques nécessaires pour l'effet FLASH ainsi que les mécanismes biologiques de la radiation FLASH dans la préservation des tissus intestinaux. L'objectif de son laboratoire est d'utiliser des systèmes biologiques avancés, incluant des animaux modifiés génétiquement, le scRNAseq et les organoïdes, pour mieux exploiter le potentiel de la radiation FLASH et l'intégrer dans des essais cliniques de phase précoce (ex. glioblastome), offrant ainsi de nouveaux espoirs et des résultats améliorés pour les patient⸱e⸱s atteint⸱e⸱s de cancer.

PD-MER à l'Université de Lausanne depuis 2021, où ses cours sont particulièrement appréciés des étudiant⸱e⸱s, Fernanda Herrera est fortement engagée dans l'enseignement pré- et postgradué de sa spécialité.

La nomination de Fernanda Herrera représente un nouvel atout pour l'UNIL et le CHUV. Cette radio-oncologue, reconnue internationalement, dispose d'un réseau de collaborations en Suisse et à l'étranger qui va lui permettre de faire de Lausanne un centre de référence dans sa spécialité.

Bio express

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