Version du 9 octobre 2019
Spécialiste de biologie de l’évolution et de phylogénétique, Nicolas Salamin a été nommé professeur ordinaire de l’UNIL le 1er août 2019. Depuis 2017, il a pris les commandes du nouveau Département de biologie computationnelle (DBC) au sein de la Faculté de biologie et de médecine.
Dès son Master de biologie à Lausanne, Nicolas Salamin s’intéresse à la bioinformatique, qui apporte de nouveaux outils et ouvre un nouveau champ de questionnements en biologie de l’évolution. En 2002, il s’envole pour Dublin, où il a une première occasion d’appliquer les outils de la biologie computationnelle pour comprendre l’évolution de la diversité. Après sa thèse, il approfondit son expérience de ce domaine à Seattle avec Joseph Felsenstein, un des précurseurs de la phylogénétique. Une rencontre marquante.
De retour à Lausanne en 2005, Nicolas Salamin intègre le Département d’écologie et évolution. Dans ses recherches, il s’attelle à reconstituer les arbres phylogénétiques des espèces, qui lui servent de tremplins pour traiter toute une série de questions sur les processus évolutifs, sur les rythmes de spéciation et d’extinction notamment. Ces dernières années, il se penche plus précisément sur les mécanismes à l’œuvre dans des groupes d’espèces qui ont connu une très forte diversification et augmentation de leur nombre d’espèces pendant un laps de temps relativement court.
Il s’attelle par exemple à modéliser l’évolution des gesnériacées, plantes de la zone néotropicale qui se sont diversifiées en un millier d’espèces, s’adaptant au pas de charge à la transition d’un type de pollinisateur à un autre, des insectes aux colibris, et retour. Ou encore aux poissons-clowns, qui ont connu une forte radiation, c’est-à-dire une explosion d’espèces en un laps de temps très court : Nicolas Salamin et son équipe cherchent à comprendre et à modéliser comment se déroulent les processus d’adaptation et d’augmentation du nombre d’espèces au cours du temps.
En termes de méthodologie, il s’agit de développer des modèles complexes intégrant plusieurs types de données, écologiques, morphologiques et génomiques, impliquées dans ces processus d’adaptation et de différenciation. Ce qui implique de développer des algorithmes optimisés, capables de traiter d’énormes quantités de données de manière rapide et fiable.
En plus des différents objets d’études, «il y a donc aussi un important travail sur les outils informatiques et les modèles mathématiques», confie le scientifique, qui a pris en 2017 les rênes du nouveau Département de biologie computationnelle. Cette création souligne l’importance grandissante de la bioinformatique et des approches computationnelles au sein de la FBM, qui permettent la modélisation de systèmes complexes, allant du génome à la cellule et aux populations.
1974 | Naissance en Suisse |
1999 | Master de biologie, UNIL |
2002 | PhD, «Bioinformatics of the grass family», Trinity College, Université de Dublin, Irlande |
2002-2004 | Post-doctorat dans le laboratoire de Joseph Felsenstein, Department of Genome Sciences, Université de Washington, Etats-Unis |
2004-2005 | Post-doctorat, Botany Department, Trinity College, Dublin et Royal Botanic Gardens, Kew, London |
2005 | Premier assistant, puis Maître assistant (2008) et Professeur assistant Tenure Track (2012), Département d’écologie et évolution (DEE), UNIL |
2008 | Chef de groupe, Swiss Institute of Bioinformatics |
dès 2016 | Professeur associé, DBC, UNIL Président du comité de direction, Center for Advanced Modelling of Science (CADMOS) |
dès 2017 | Directeur du DBC |
dès 2019 | Professeur ordinaire, DBC, UNIL |
Version du 30 août 2016
Biologiste de formation, Nicolas Salamin concentre sa recherche sur la phylogénie, l’évolution et la biologie computationnelle. Chef du groupe Phylogénie computationnelle au SIB Institut suisse de bioinformatique, il occupe une chaire CADMOS (Center for Advanced Modeling of Science) au sein du Département d’écologie et d’évolution (DEE) de l’UNIL depuis 2012. Il a été titularisé professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL dès le 1er août 2016.
La phylogénie et la biologie computationnelle sont au cœur de l’activité́ de recherche de Nicolas Salamin. Le professeur s’intéresse notamment à la reconstruction des arbres phylogéniques grâce au développement de nouveaux modèles mathématiques et de programmes informatiques permettant l'analyse de larges jeux de données sur des serveurs de calcul à haute performance.
Le scientifique cherche aussi à décrypter comment les espèces ont évolué dans le temps et dans l’espace en estimant la vitesse de spéciation et d’extinction et en modélisant les facteurs écologiques, génomiques et morphologiques impliqués dans ces processus. Le groupe de recherche de Nicolas Salamin utilise pour cela plusieurs groupes d'organismes comme les plantes néotropicales ou les poissons clown. Son troisième axe de recherche concerne le développement de méthodes permettant d’estimer les pressions de sélection exercées sur les gènes durant leur évolution et de modéliser le lien existant entre l’évolution des séquences d’ADN et des phénotypes.
Les travaux du chercheur ont été récompensés par le Prix Ernst Mayr de la Society for Systemic Biologists (2003) et le Basic Life science Research Award de la FBM/UNIL (2010). Nicolas Salamin a publié une centaine d’articles dans des revues scientifiques de référence, telles que :
Le jeune professeur est également membre de plusieurs sociétés savantes, dont la European Society for Evolutionary Biology et la Society for Systematic Biology. Il est par ailleurs très impliqué dans l’enseignement pré- et post-gradué et a dirigé plusieurs étudiants en Master et doctorants.