Numérisation et création d’espaces monétaires et financiers alternatifs

Partenaires

Université de Lausanne

  • Prof. Jean-Christophe Graz, Faculté des sciences sociales et politiques
  • Dr Cansu Özmert, Faculté des sciences sociales et politiques
  • Dr Yannick Perticone, Faculté des sciences sociales et politiques

Université de Genève

  • Prof. Solène Morvant, Faculté des sciences de la société

Université Grenoble Alpes

  • Dr Pierre Berthaud, Centre de recherche en économie de Grenoble
  • Dr Guillaume Vallet, Centre de recherche en économie de Grenoble
  • Dr Catherine Figuière, Centre de recherche en économie de Grenoble

Disciplines

  • espaces monétaires et financiers alternatifs
  • numérisation
  • cryptomonnaies
  • blockchain

Descriptif

De nombreuses études se sont penchées sur la façon dont la numérisation des marchés, et plus largement le capitalisme de plateforme, ont la capacité d'interférer et de surveiller la vie quotidienne par l'extraction massive et l’analyse des données au cours de la création de valeur. Peu d’études, en revanche, s’intéressent à la façon dont la numérisation peut aussi être un passage par lequel créer des espaces monétaires et financiers alternatifs susceptible de répondre à des objectifs de développement soutenable.

Ces questions sont particulièrement vives dans le contexte de la crise de la COVID-19, compte tenu des défis soulevés par la numérisation. Par ses caractéristiques techniques, la numérisation est susceptible de faciliter le développement de nouveaux espaces monétaires et financiers. La crise de la COVID-19 a réaffirmé les potentialités techniques de la numérisation, donc sa valeur ajoutée économique et sociale. De ce fait, la numérisation est susceptible de valoriser le « local » en facilitant l’émergence d’initiatives à cette échelle, dans le but de lutter contre les dérives de la globalisation. Mais d’un autre côté, comme l’illustrent bien les plateformes géantes de l’Internet, la numérisation présente aussi des risques majeurs de déshumanisation et de prédation susceptibles de miner la confiance collective dont dépendent ces espaces.

C’est pourquoi la question est plus généralement de mieux comprendre si la numérisation d’espaces monétaires et financiers alternatifs de proximité est susceptible de renforcer la cohésion économique et sociale entre ses acteurs.

C’est sur ce point que porte ce projet, en proposant d’étudier ce qui relie de ce point de vue des initiatives a priori aussi disparates que la Gentiane (Annecy), la Gonette (Lyon) comme monnaies locales, le Léman comme monnaie locale transfrontalière, les cryptomonnaies développées dans des camps de réfugiés, la conversion de temps d’antenne prépayé en micro-assurance dans un nombre croissant de pays en développement ou les plateformes de blockchain qui permettent de réduire le nombre d’intermédiaires financiers dans les transferts de fonds vers le Sud Global.

Activités

Le projet vise trois principaux résultats :

  • L’organisation du workshop international de Grenoble en février 2022, workshop accueillant trois keynote speakers et ouvert à d’autres contributeurs académiques, de terrain ainsi qu’à des doctorant·e·s et étudiant·e·s de master des universités du sillon rhodanien.
  • La publication d’articles scientifiques, en particulier dans la Review of Political Economy qui soutient le projet. L’orientation des recherches portera en particulier sur l’articulation des espaces monétaires et financiers alternatifs/espaces monétaires et financiers nationaux et internationaux. La question des déterminants économiques et sociaux de l’acceptation de la monnaie, à travers le prisme de la confiance dans la monnaie, sera privilégiée. De même, la capacité de la monnaie à créer des réseaux spécifiques, notamment en vue de canaliser les flux d’échanges au sein d’une économie privilégiant le développement durable, sera étudiée. L’ancrage du projet à différents espaces permettra de récolter des données en ce sens.
  • La préparation d’un projet collectif à dimension internationale, à partir des résultats obtenus lors de la recherche de type ANR (France) ou FNS (Suisse).
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