Nicole Egli Anthonioz a obtenu son doctorat en science forensique à l’Ecole des sciences criminelles de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique de l’UNIL en 2009. Depuis 2016, elle est Adjointe scientifique à la Commission cantonale d'éthique de la recherche sur l'être humain (CER-VD).
Titre de la thèse : Interpretation of Partial Fingermarks Using an Automated Fingerprint Identification System.
« Pour rien au monde je ne manquerais l’expérience du doctorat. Je n’aurais pas eu mon poste si je ne l’avais pas fait. Il faut par exemple avoir des connaissances en méthodologie de la recherche et être capable d’interagir avec des chercheur·e·s. »
Je travaille dans l’évaluation de protocole de recherche médicale en tant qu’adjointe scientifique à la Commission cantonale d'éthique de la recherche sur l'être humain et j’ai deux enfants.
J'aime la recherche. Fondamentalement, j'aime découvrir de nouvelles choses. J’y vois de la valeur. C’est pour moi quelque chose qui est important. C'était une évidence d’entreprendre un doctorat et de vouloir faire des activités en lien avec la recherche. Je dirais que cette évidence s’est imposée à la fin du gymnase.
Non ! Ah non, j'étais là pour le plaisir. Mais j’allais tout faire pour rester dans la recherche.
Ce n’était pas très clair à ce moment-là. Lorsque j’étais doctorante, les voies qui existaient n’étaient pas aussi nettes et tracées qu’aujourd’hui. Dans mon domaine, il y avait passablement de voies ouvertes et j’envisageais un avenir fait d’opportunités et d’ouvertures – et c’est ce qui s’est réellement passé. Il était clair que j’allais partir à l’étranger à un moment donné, mais je ne savais pas encore sous quelle forme.
Non, pas du tout ! Le jour de ma soutenance, j’étais déjà maître d'enseignement et de recherche de type 2 ad interim et il était prévu que je sois maître assistante par la suite. J’étais sur une voie assez royale ; c’était plutôt glorieux d’être « à l’abri » pendant cinq ans. Donc lors de ma soutenance, je me réjouissais de cette perspective.
Ma mission principale est de préparer les séances de la Commission. Par exemple, je lis les protocoles et les formulaires d'information, je vérifie qu’ils respectent la loi et, dans la mesure de mes compétences, je vérifie la cohérence entre les différents éléments, par exemple que les contre-indications des médicaments sont conformes aux critères d'exclusion de l'étude. Ce sont beaucoup de vérifications assez minutieuses, tout en sachant que la compétence médicale est du ressort de la Commission.
On voit très bien ce qui se fait dans la recherche médicale, ce qui est très intéressant. Il y a les interactions avec les membres de la Commission et avec les chercheur·e·s qui sont extrêmement intéressantes et agréables. Il y a aussi mon rôle de soutien auprès des chercheur·e·s.
Il faut avoir de la minutie, être curieux et assez polyvalent.
Deux ans avant de terminer ma thèse, je suis partie travailler en Angleterre dans la recherche privée en science forensique au sein d’un laboratoire. Lorsque je suis rentrée, j’ai fait de la recherche en criminologie dans le domaine de la délinquance juvénile. C’est ensuite que j’ai soutenu ma thèse et que je suis retournée en police scientifique à proprement parler en tant que maître assistante pendant six ans. Après ce poste, je suis partie deux ans à l’Université de Neuchâtel pour réaliser un post-doctorat au Centre romand de recherche en criminologie. J’ai pris un grand plaisir à effectuer ce travail. Ensuite s’est posée la question de ce que j’allais faire. J’avais deux enfants en bas âge à ce moment-là et j’avais eu passablement de contrats à durée déterminée. Il y avait de potentielles opportunités à l’étranger, mais la décision familiale a été de ne pas partir. Lors de ma dernière année de post-doctorat, j’ai postulé à des emplois fixes qui faisaient essentiellement appel à mes compétences transversales dans des structures qui m’intéressaient. J’ai posé ma candidature pour mon poste actuel en raison de son lien avec la recherche et de ma curiosité pour la nouveauté.
Je pense qu’un doctorat est toujours pertinent ! Il n’est pas nécessaire de réaliser un doctorat si c’est la dernière chose que l’on souhaite faire à la fin de ses études. Peut-être qu’on le fera plus tard. Mais je ne suis pas sûre que le doctorat soit vraiment obligatoire pour faire avancer sa carrière, à moins que cela ne soit pour avancer dans une carrière dans la recherche, la science ou à l’université. Pour ma part, pour rien au monde je ne manquerais cette expérience-là. Je n’aurais pas eu mon poste si je ne l’avais pas fait. Il faut par exemple avoir des connaissances en méthodologie de la recherche et être capable d’interagir avec des chercheur·e·s.
De bien discuter avec les gens qui savent comment ça se passe aujourd'hui. Il ne faut pas s’adresser uniquement au/à la directeur·trice de thèse, mais également aux docteur·e·s récemment diplômé·e·s ou aux personnes qui ont mené leur carrière de façon bien rectiligne. On peut s’inspirer de leur parcours sans pour autant faire exactement la même chose.