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Violences en ligne

La temporalité extrêmement rapide des médias numériques et le caractère plus ou moins anonyme des échanges tendent à renforcer la vitesse d’émergence et l’ampleur des situations de violences qui se produisent en ligne.

La Direction de l’UNIL déploie des mesures spécifiques afin de prévenir ces situations et de soutenir les personnes affectées. Cet engagement répond à la volonté de la Direction, ancrée dans son Plan d’intentions 2021-2026, d’«assurer un traitement systématique de toute situation de sexisme ou de harcèlement et en prévenir l’émergence. »

Nadia Seraiocco

Nadia Seraiocco

chargée de cours à l'UQAM et spécialiste de la cyberculture

"Être harcelé·e en ligne, c'est être harcelé·e, point à la ligne."

On entend ici par « violence en ligne » une variété d’actes intentionnels nuisibles perpétrés par une ou plusieurs personnes à l’encontre d’un individu ou d’un groupe au moyen de médias numériques, tels que le web, les réseaux sociaux, les messageries, les courriels ou les visioconférences [1].

[1] Voir notamment:
Lindsay Megan et al. (2016): « Experiences of Online Harassment among Emerging Adults: Emotional Reactions and the Mediating Role of Fear », Journal of Interpersonal Violence, 31/19, pp. 3174-3195.
Charton Laurence et Chantal Bayard (2021): « La violence contre les femmes et les technologies numériques: entre oppression et agentivité », Recherches féministes, 34(1), p. 315.

Formes

La violence en ligne peut notamment prendre les formes suivantes, non mutuellement exclusives:

  • Discours de haine

    Le discours de haine désigne les propos ou autres formes d’expression qui dévalorisent, offensent ou menacent des individus ou des groupes, ou incitent à la violence, la haine ou la discrimination à l’encontre d’un individu ou d’un groupe, sur la base de certaines caractéristiques personnelles. Parmi ces caractéristiques, on peut par exemple citer le sexe, l’identité de genre, l’orientation affective et sexuelle, l’appartenance religieuse, la nationalité, l’origine, le statut social, l’âge, l’apparence physique ou une situation de handicap.
     
  • Cyberharcèlement

    Le cyberharcèlement consiste à tenir de manière répétée des propos – écrits ou illustrés - par le biais des technologies de la communication, dans le but de blesser, menacer, humilier, ridiculiser ou exclure une personne.

Exemples

  • Insultes
  • Menaces
  • Propos ou plaisanteries sexistes, racistes, homophobes, transphobes, etc.
  • Usurpation d’identité
  • Propagation de fausses informations ou rumeurs
  • Diffusion de photos ou vidéos malveillantes, falsifiées et/ou intimes
  • Doxing: divulgation de données personnelles
  • Sextorsion: chantage exercé sur une personne à partir de photos ou de vidéos intimes
  • Outing: divulgation de l’orientation affective et sexuelle et/ou de l’identité de genre d’une personne sans son consentement et en violation de son droit à la vie privée
  • Zoombombing: intrusion non désirée et perturbatrice dans une visioconférence, consistant typiquement à y insérer du matériel de nature obscène, sexiste, ou portant atteinte à une personne ou un groupe de personnes

Dans le milieu académique

L’importance croissante du numérique et le développement constant des technologies de la communication exposent les scientifiques qui s’expriment publiquement à des violences en ligne, qui peuvent par exemple être liées à:

  • La publicisation de leurs résultats de recherche et/ou de leur engagement dans leur domaine de spécialisation; de telles attaques mettent en jeu le respect de la liberté académique.
  • Leur engagement, à titre privé, sur un sujet controversé, tel que des questions d’égalité, diversité et inclusion, ou encore des thématiques environnementales; les attaques de ce type touchent au respect de la liberté d’expression (laquelle doit toutefois s’exercer dans le respect d’un certain cadre, voir document ci-dessous, pp. 59-60).  

Pour aller plus loin


Le poids des mots

La distance physique et l’anonymat qui caractérisent certains échanges en ligne peuvent faire oublier l’impact que la parole a sur autrui. Les mots ne sont pas « que des mots »: ils peuvent affecter positivement ou négativement les représentations mais aussi les expériences et la confiance de l’autre. L’exercice de la liberté d’expression doit ainsi aller de pair avec notre responsabilité individuelle dans le choix des propos formulés, relayés ou « likés » dans nos activités en ligne.

Conséquences de la violence en ligne

Pour les personnes visées

  • Atteinte à la réputation (numérique, privée et/ou professionnelle)
  • Stress, anxiété, dépression, pensées suicidaires
  • Retrait numérique
  • Isolement social

Pour les personnes autrices de violences

  • Dans les cas les plus graves, les comportements, en l’occurrence ceux qui se produisent en ligne, peuvent relever d’infractions sanctionnées par le Code pénal suisse telles que, par exemple:

    - la diffamation (art. 173)
    - la calomnie
(art. 174)

    - les injures (art. 177)
   
- l'usurpation d'identité (art. 179decies)
   
- les menaces (art. 180)
   
- la contrainte (art. 181)
   
- la transmission indue d'un contenu non public à caractère sexuel (art. 197a)
   
- la discrimination et l'incitation à la haine (art. 261bis).

Ces actes constituant généralement aussi une atteinte à la personnalité, contre laquelle la victime peut se défendre en vertu des art. 28 ss du Code civil.

Si vous likez ou partagez des propos discriminatoires, d’incitation à la haine, insultants, diffamatoires ou menaçants, vous vous rendez également coupable et vous exposez à des sanctions.
 

Tout·e membre de la communauté UNIL s’estimant victime d’une atteinte à l’intégrité personnelle peut dénoncer la situation ou déposer une plainte formelle auprès de la Direction. Si les faits sont avérés suite à analyse, les personnes mises en cause s’exposent à des sanctions administratives (si la personne est employée de l’UNIL) ou disciplinaires (si la personne est étudiante).

Pour l’UNIL

Des comportements inadéquats sur les réseaux sociaux ou applications mobiles de la part de membres de la communauté UNIL ou à l’encontre de ceux-ci sont susceptibles de porter atteinte à la cohésion de la communauté et à l’image de l’institution. Les violences en ligne compromettent également la qualité du débat scientifique et démocratique.


Prévenir

Principes de comportement de la communauté UNIL sur les réseaux sociaux

Les valeurs de lUNIL et la pratique universitaire sont fondées sur léchange didées et sur le débat. La Charte de l'Université que les membres de l’UNIL s’engagent à respecter « garantit à ses membres le respect des droits fondamentaux de la personne humaine et leur donne toute liberté de conscience et de croyance, dans le respect des règles de la vie communautaire. »

En outre, l’UNIL accomplit ses missions dans le respect des principes scientifiques et éthiques fondamentaux, qui impliquent l’exposé objectif des différents courants de pensée, ainsi que l’usage de méthodes critiques rigoureuses dans la discussion des opinions scientifiques, sociales, politiques, philosophiques ou religieuses (LUL art. 3). 

Ces principes s’appliquent à toutes les collaboratrices, collaborateurs, étudiantes et étudiants de la communauté de l’UNIL, dans leurs échanges avec d’autres membres et avec l’institution, que ce soit dans le monde réel ou en ligne.

Ne pas nuire et se protéger en ligne: quelques principes de base

  • Avant de publier ou d’envoyer vos propos – mais aussi de « liker » ou de partager les propos d’autrui -, assurez-vous que ceux-ci soient respectueux de la ou des personnes à qui ils s’adressent, qu’ils représentent et/ou qu’ils concernent.
  • Ne publiez et ne transmettez pas les informations provenant d’autres personnes ou liées à d’autres personnes sans leur consentement, de même que des photos ou vidéos dans lesquelles d’autres personnes apparaissent.
  • Évitez de partager des renseignements personnels, des données ou des images qui pourraient être utilisées contre vous. Si nécessaire, faites supprimer des informations sensibles à votre sujet sur Google.
  • Pour l’accès à vos comptes en ligne, changez régulièrement de mots de passe et utilisez des mots de passe différents pour chaque compte, suffisamment longs et mélangeant lettres, chiffres et caractères spéciaux (par exemple, une phrase). Activez l’authentification à deux facteurs et utilisez toujours une connexion sécurisée.
  • Pour vérifier s’il y a des fuites de données vous concernant, vous pouvez utiliser le site Have I Been Pwned. Au cas où votre mot de passe aurait été divulgué, prenez le temps de le changer.
  • Pour vérifier si des liens inconnus ou des pièces jointes présentent des menaces pour la sécurité, vous pouvez utiliser des outils comme VirusTotal (attention à ne copier/coller que les liens ou à uniquement glisser/déposer les fichiers ; ne pas cliquer sur les liens ou ouvrir les pièces jointes !).
  • Accessnow vous propose une assistance numérique gratuite, adaptée à vos besoins, notamment en cas d'attaques ciblées.
  • Lors de la programmation et de l’animation de réunions Zoom ou sur d’autres plateformes de visioconférence, prenez toutes les précautions pour prévenir le zoombombing.
    Documentation du Centre de soutien à l'enseignement de l'UNIL « Prévenir le zoombombing »

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(Ré)agir

Que faire si vous êtes la cible de violences en ligne?

  • Parlez-en à votre entourage et/ou sollicitez les professionnel·les à disposition (voir ci-dessous, « À qui s’adresser ? »).
  • Afin de vous protéger et si vous le souhaitez, déléguez la gestion des contenus violents à un·e ou plusieurs proches, par exemple en leur transmettant l’accès à vos réseaux sociaux durant la période sensible (n’oubliez pas de changer vos mots de passe par la suite): moins directement affecté que vous, votre entourage peut vous soutenir en suivant les conseils ci-dessous.
  • Conservez les preuves: faites des captures d’écran, si possible avec la date et l’url/le réseau social visibles. En cas d’injures ou de propos haineux, ces captures d’écran pourront être utiles pour porter plainte si le contenu est retiré par la plateforme ou par l’utilisatrice ou l’utilisateur.
  • Signalez les propos à la plateforme concernée.
  • Bloquez les responsables.
  • Lors d’une (potentielle) attaque ciblée ou en cas de forte visibilisation, n’hésitez pas à prévenir vos proches, collègues et réseaux afin qu’iels puissent être actif·ves dans les discussions en ligne en signalant, en répondant aux commentaires haineux et en participant de manière constructive (voir conseils pour réagir, ci-dessous).

Comment (ré)agir en tant que témoin et/ou allié·e d’une personne ciblée?

  • Signalez les propos à la plateforme qui les héberge (voir les conseils du projet Stop Hate Speech). En cas de propos à caractère raciste, ceux-ci peuvent être rapportés à la plateforme de la Commission fédérale contre le racisme.
  • Participez aux discussions de manière constructive et répondez aux propos haineux en utilisant le contre-discours (counterspeech), tel que proposé par le projet Stop Hate Speech. Gardez à l’esprit que répondre avec agressivité et violence est contre-productif. Parfois, il peut être indiqué de ne pas répondre du tout, par exemple dans certains cas d’insultes personnelles.
  • Pour les modératrices et modérateurs: dans certains cas, vous pouvez également supprimer ou masquer les commentaires concernés.


Vous êtes confronté·e à des violences en ligne? Si vous avez besoin…

  • D’un soutien, d’une intervention ou d’une réponse en tout temps dans le cadre d’une détresse psychologique ou d’une urgence: contactez les instances disponibles en cas d’urgence

En cas d’urgence

Campus de Dorigny
Depuis un mobile: 021 692 20 00
Depuis un fixe: 115 

Campus Bugnon/Epalinges ou hors campus
Police: 117
Ambulance: 144
Pompiers: 118
La Main Tendue: 143

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