Myriam Saugy, graduée en géographie et championne de moutain bike
Parcours
Après une licence en science politique, Myriam Saugy occupe pendant quelques années des fonctions commerciales dans des multinationales. Cela ne la satisfait pas totalement; elle décide donc de reprendre des études afin de se reconvertir dans l'enseignement. Parallèlement à son retour à l'université, elle garde son emploi à mi-temps et se lance dans la compétition en mountain bike. Elle obtient finalement un certificat d'histoire et un Master en géographie, tout en accédant au 5e rang au niveau national en mountain bike marathon, ce qui la place dans les 10 à 15 meilleures athlètes du monde dans cette discipline.
Motivation et imagination, les qualités essentielles pour tout concilier
Pour Myriam Saugy, la motivation constitue l'une des clés de son succès académique et sportif. L'envie d'apprendre et le fait d'avoir un véritable objectif ont facilité son retour sur les bancs de l'université. Elle a ressenti une grande différence sur ce plan avec les étudiants plus jeunes. De plus, la pression financière induite par son choix constituait une autre forme de motivation. Dans ces conditions, interdit d'échouer!
Motivation encore pour mener de front études, emploi et compétition à haut niveau, même si elle avoue avoir bénéficié d'une organisation particulièrement adaptée au travail. Malgré tout, la gestion du temps entre cours et sport relevait souvent de l'acrobatie: entraînements réguliers, courses le week-end dont les plus importantes tombaient souvent pendant les sessions d'examens, camps de préparation au moment des révisions... Il a fallu composer au jour le jour avec ces différentes exigences. "Quand j'ai commencé la compétition, je me suis laissée entraîner par la passion et je n'ai pas réfléchi à toutes les difficultés. Sinon, je ne l'aurais probablement pas fait..." dit Myriam Saugy. Elle s'en est pourtant bien sortie la plupart du temps. Une fois seulement, un accident survenu lors d'une course en pleine session d'examens lui a fait comprendre qu'elle avait trop tiré sur la corde.
Imagination, enfin, pour trouver les solutions lui permettant de financer sa passion; elle doit en effet payer une partie des frais, notamment lors de participations à des compétitions internationales. Pas évident lorsqu'on a déjà de la peine à nouer les deux bouts entre salaire, emprunt, bourse et un peu d'aide parentale. Myriam Saugy a dû renoncer aux vacances, mais peu importe: elle voyage grâce à son sport!
A l'avenir: priorité au sport!
Arrivée au bout de son parcours universitaire, Myriam Saugy effectue un bilan de compétences. Elle réalise ainsi que l'enseignement, auquel elle se destinait, ne lui convient pas réellement. Très attachée à la nature et au sport, elle décide de consacrer les deux prochaines années à sa carrière sportive. Elle s'apprête donc à changer d'emploi: un sponsor lui a proposé un poste administratif qui lui permettra de faire passer la compétition en tête de ses priorités. A moyen terme, lorsqu'elle se sentira prête à s'investir plus au plan professionnel, elle se verrait bien product manager ou marketing manager dans le domaine du vélo ou des activités d'extérieur. Dans ce milieu très fermé où tout marche par réseau, ses contacts constituent un véritable atout. Elle balise déjà le terrain en mettant sa formation de géographe au service de projets qui s'y rattachent, comme la création de parcours de VTT.
Un conseil...
Le conseil de Myriam Saugy aux étudiants qui, comme elle, s'investissent à fond dans une passion en-dehors de leurs études ? Ne pas renoncer! Bien sûr, il faut être très motivé pour surmonter les obstacles. Mais si la motivation est là, tout est possible! "Les gens sont ouverts, il y a toujours moyen de discuter, de trouver des solutions adaptées à un parcours atypique. Certains professeurs m'ont par exemple déplacé des examens pour que je puisse participer à une course importante... Et puis, que l'on soit sportif, artiste ou autre, c'est bon aussi de faire autre chose. Cela peut aider à garder ou retrouver la motivation!"