Le point de vue d’une conseillère pédagogique du CSE
Depuis plus de 10 ans l’UNIL progresse vers un enseignement centré sur l’apprentissage des étudiant·e·s (student-centered learning). Cette démarche a pour objectif de permettre aux étudiant·e·s de développer leurs propres stratégies d’apprentissage pour atteindre les objectifs de formation visés.
En tant que conseillère pédagogique du CSE l’une de mes « craintes » était qu’avec le passage extrêmement rapide à un mode d’enseignement en ligne imposé par la crise sanitaire en 2020, les enseignements deviennent plus transmissifs, axés uniquement sur du contenu à enseigner et laissant moins de place à la mise en action des étudiant·e·s... à l’opposé de la démarche que je souhaite promouvoir dans mes accompagnements.
Or très vite, le service a été au cœur du soutien des enseignant·e·s dans cette transition vers l’enseignement en ligne – notamment par le développement de solutions pour enseigner dans cette modalité, de tutoriels de prise en main des outils du numérique ou encore via les accompagnements individualisés. Et dans le feu de l’action, j’ai pu constater que non… enseignement en ligne ne rime pas forcément pour les enseignant·e·s avec transmission de contenu et passivité des étudiant·e·s devant leur ordinateur.
Alors quels dispositifs d’enseignement permettent aux étudiant·e·s d’être acteurs et actrices de leurs apprentissages, et ces dispositifs peuvent-ils être intégrés à un enseignement en présentiel ? J’aimerais vous répondre avec l’exemple de deux enseignant·e·s de l’UNIL que j’ai pu accompagner, l’un en Faculté des HEC, M. Julien Froidevaux, et l’autre en Faculté des Lettres, Mme Iréna Wyss. (lire les interviews)
Dans ces enseignements le scénario de cours a été repensé dans une démarche centrée sur l’apprentissage des étudiant·e·s, en proposant des activités d’apprentissage asynchrones (vidéos, quiz, activité de feedback oral commenté,...) et synchrones (temps d’échange, feedback via zoom,...). L’encadrement des étudiant·e·s a été renforcé, par exemple avec une information régulière et répétée sur les objectifs d’apprentissage attendus (ndlr des études ont montré que les étudiant·e·s peuvent avoir de la peine à prendre en charge leur apprentissage), ou un suivi spécifique des activités asynchrones (grâce au suivi d’achèvement dans Moodle par exemple) pour renforcer le sentiment de coprésence et ainsi pouvoir identifier et accompagner les étudiant·e·s qui seraient en difficulté.
Pour moi cette crise sanitaire aura finalement permis aux enseignant·e·s d’expérimenter des modalités d’enseignement permettant une participation active des étudiant·e·s même à distance, avec un retour des étudiant·e·s qui s’est révélé très positif.
Rédaction : Sophie Serry, en collaboration avec Ariane Elsig et Emmanuel Sylvestre
Octobre 2021