Portrait
Giorgio Zanetti incarne, avec Benoît Frund, la continuité par rapport à la Direction précédente. Son souhait de poursuivre "avec grand plaisir" son travail en faveur de l'enseignement a rencontré celui du recteur; tous deux estimaient que "renouveler complètement une équipe sans aucun élément de continuité est un risque inutile", souligne le vice-recteur. Professeur ordinaire de médecine, spécialiste de l'infectiologie clinique, de l'utilisation des antibiotiques et de l'épidémiologie des maladies infectieuses, il relève l'ironie: "J'ai quitté mon activité professionnelle pour venir à la Direction et la problématique m'a rattrapé."
A 59 ans, il sait et aime "dialoguer avec des personnes d'horizons divers", mais insiste sur la modestie face à une telle pandémie: "J'ose croire qu'être dans un champ de connaissances m'a permis de partager avec d'autres certaines clés de lecture de l'événement, de mettre à profit des relations professionnelles utiles à la gestion de l'UNIL dans cette période, pour calibrer et faire valider nos décisions; mais la gestion d'une institution n'est pas celle du problème sanitaire lui-même." Il parle de continuité mais aussi de renouveau pour "améliorer l'expérience d'apprentissage de nos étudiantes et étudiants dans toute leur diversité". En lien avec les besoins de la société, la politique numérique de l'UNIL reposait sur deux piliers, rappelle-t-il, à titre d'exemple: l'apprentissage du numérique et par le numérique. Le second axe a pris un envol fulgurant depuis janvier 2020. "Il faudra tirer les leçons de ce que nous avons appris sous la contrainte et avec une formidable résilience de l'institution, mais aussi restaurer une vie universitaire enrichie de tous ses aspects communautaires, interdisciplinaires et solidaires; les contacts sont essentiels, c'est là que se jouent vraiment la transmission et l'acquisition des compétences, quelles que soient les possibilités à distance", estime-t-il.
"Le futur de nos diplômé·e·s implique des compétences dans l'usage des nouvelles technologies ainsi que la compréhension des enjeux de société associés à cette révolution." Il souhaite mener une réflexion de fond avec différents services de l'UNIL, des spécialistes de la pédagogie, du numérique, le personnel enseignant ainsi que les étudiantes et étudiants. "Que voulons-nous garder de cette expérience, comment voulons-nous intégrer les outils technologiques dans l'enseignement du futur, quelles sont leurs possibilités en matière de flexibilité et d'accessibilité pour des jeunes dans diverses situations personnelles, où est la plus-value, où sont les limites?" interroge Giorgio Zanetti, très conscient de la lassitude d'un personnel et d'étudiantes et étudiants doublement mobilisés, à distance et/ou en présentiel.
Son dicastère a fortement contribué à la poursuite des activités universitaires. Le Service des affaires sociales et de la mobilité étudiante a dû traiter de nombreuses demandes d'aide de la part de jeunes privés d'apports financiers; la mobilité a été réduite, mais pas "le travail fourni pour en offrir quand même un peu". Le Centre de langues a dû lui aussi "faire preuve de beaucoup d'agilité", sans oublier un service aussi essentiel que celui des immatriculations et inscriptions…
Le Centre de soutien à l'enseignement "a joué un rôle énorme, reconnu bien au-delà de l'UNIL, pour nous permettre de nous adapter à la situation". En matière d'évaluation des enseignements par les étudiantes et étudiants, il a montré toute son efficacité dans l'optique originale qui est celle de l'UNIL, à savoir un outil à disposition des enseignantes et enseignants pour les aider à s'améliorer dans leur enseignement et non un système de surveillance et d'affichage public des performances. "La transparence est revendiquée par certaines universités, mais il faut craindre alors la démagogie, car il y a des recettes pour plaire et ce n'est pas forcément de la qualité, estime le vice-recteur. Les profs qui donnent un enseignement de qualité savent qu'ils ou elles peuvent un jour bousculer les esprits", poursuit-il, soucieux de promouvoir l'amélioration de l'enseignement dans l'échange et la confidentialité.
On voit que l'activité de son dicastère passe par les services mais aussi une interaction directe et privilégiée avec les facultés, les écoles et la FAE. Les échanges sont réguliers avec certains programmes d'enseignement comme les collèges des sciences et des humanités, en lien avec l'EPFL, ou encore le programme "Sciences au carré" chapeauté par la Direction.